Henriette-Louise de Beauvilliers, bienfaitrice de l’hôpital de Buzançais

Henriette-Louise Colbert, fille du célèbre ministre de Louis XIV, est née en 1657 et s’est mariée en 1671 avec Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, ministre d’Etat et comte de Buzançais, Palluau, Montrésor et Argy par achat en 1699. Ils eurent 13 enfants : 8 filles dont 7 devinrent religieuses et la dernière épousa le duc de Mortemart. Mais ses fils moururent trop jeunes, sans descendance.

Le couple avait déjà fait construire, sur ordre de Louis XIV, un hôpital à Saint-Aignan pour accueillir les mendiants, les malades et les orphelins. Son illustre mari étant décédé en 1714, Henriette-Louise devint elle-même comtesse de Buzançais et de Palluau. Elle fit preuve, dès lors, d’une grande générosité et d’une attention particulière pour les habitants de Buzançais. Par son testament de 1731, elle légua 2000 livres pour des messes, 2000 livres pour l’hôpital, et 2000 livres pour l’Hôtel-Dieu de Palluau. Dans ce même testament, la bienfaitrice institue une rente de 500 livres pour augmenter le nombre de lits de l’hôpital et assurer à perpétuité l’enseignement des jeunes filles par les sœurs hospitalières

Mme de Beauvilliers avait le souci d’« augmenter le soulagement des pauvres », et décida à cette fin de fusionner à l’hôpital de Buzançais les revenus de différentes aumôneries et chapelles, notamment celles du château de Chaume, de Saint-Lazare, et de Saint-Eutrope à Argy. Il y avait à l’époque de Henriette-Louise une modeste école à Buzançais, dont la duchesse voulut relever le niveau en faisant venir de Bourgogne, en 1703, l’abbé Frémy pour exercer les fonctions de « précepteur de la jeunesse et maître d’école ». Lui et ses successeurs auront la charge d’enseigner aux enfants la lecture, l’écriture, les prières et le catéchisme. 

L’enseignement des filles ne fut pas oublié : en 1723, Henriette de Beauvilliers fit venir de Paris des filles de la charité de saint Vincent de Paul pour soigner les malades et faire l’école. Elle demanda ultimement que ses funérailles se fassent sans dépenses superflues, sans tentures ni armoiries ni invitations, malgré ce que son rang exigeait, et institua pour légataire universel son petit-fils, le duc de Rochechouart de Mortemart.

Auteur : Josquin Hannequart (DPI OK)

Source : Eugène Hubert, Le Bas-Berry, histoire et archéologie du département de l’Indre, Canton de Buzançais, Le Puy Fraud, 2010.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut