Betty Jacquey, la poétesse patoisante

Betty Jacquey est née Berthe Chastré / Charron le 22 Août 1898 à la ferme de La Tournière dans la commune de Sougé. Elle est la fille unique de cultivateurs berrichons et grandit dans ce paysage rural et traditionnel. Faisant ses études à quelques kilomètres de là, à la pension Sainte Anne de Pellevoisin, elle écrit ses premiers vers à l’âge de 15 ans.

Jeune fille instruite de 18 ans elle va à la ville à Bourges, pour travailler comme secrétaire de direction à l’imprimerie Tardy-Pugelet (d’une autre façon, elle y était déjà proche du livre et des pages …). Venant d’une famille sensible à la pratique de la religion catholique elle vit près de son oncle, chanoine à l’évêché de Bourges. À 24 ans elle se marie et s’installe à Orléans avec son époux.

A 37 ans elle est diplômée infirmière auxiliaire et met en pratique ses compétences au profit d’actions bénévoles. Dans cette même période elle publie des poèmes et de petits textes dans des journaux tels que « La revue de madame » ou « Mon dimanche ».

En 1940, pendant la période de la guerre, Betty se réfugie en Berry avant de s’installer à Angers en 1948. C’est dans cette ville que sa vie littéraire devient active, elle a alors 50 ans. Elle commence à publier régulièrement des textes et poèmes dans différentes revues et journaux. Et en 1963 elle édite son premier ouvrage « J’ai glané pour vous ». Suivront d’autres recueils de poèmes et contes patoisants ou non patoisants : « Sur mon chemin », « Pêle-mêle et broutilles », « De l’aube au crépuscule », puis une pièce de théâtre « La grande flambée » avant de revenir aux poèmes, contes et nouvelles dans « La dernière étape » et de s’essayer au roman avec « La porte aux étoiles ».

Elle revient tous les étés en Berry retrouver cette terre et ses habitants dont elle parle si bien dans ses écrits. Ces moments sont précieux pour elle. Très attachée à sa terre et ses racines, le Berry sera un des sujets majeurs de son œuvre (avec la foi, sujet spirituel qui l’accompagne également). Elle saura mettre la singularité des paysages du Berry et de ses personnages pittoresques et attachants sur le papier avec poésie, justesse et bienveillance. Nous retrouverons des correspondances avec des poètes et auteurs patoisants tels que Jean-Louis Boncoeur, Hugues Lapaire, Félix Landreau ou Emile Joulain (écrivain patoisant angevin) … Elle fait figure d’exception en tant que femme dans ce paysage des auteurs patoisants très masculin.

Tout en respectant les attentes de la condition féminine de cette époque, dans ce milieu traditionnel dont elle est issue, Betty aura su s’exprimer et faire vivre sa liberté d’écrire, suivre son chemin de femme, auteure. Elle écrira jusqu’à la fin de sa vie. Elle décède le 16 janvier 1980 à Angers.

Auteurs : Hervé et Amélie Robinet (DPI à voir)

PS : Sa famille sauvegarde l’œuvre de Betty par le théatre, la pièce « Les confidences du Berry. Rimes et Paroles patoisantes de Betty Jacquey », présentée par Amélie Robinet, et la sauvegarde de ses souvenirs personnels.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut