Maria Férès, le rossignol du Berry

« La combattante artistique », c’est ainsi que se nomme elle-même Simone Férès, née à Pellevoisin en 1920. Sa petite enfance se passe à la ferme de ses grands-parents maternels où elle vit entourée d’animaux pour son plus grand plaisir. Puis son père et nommé facteur à Châtillon-sur-Indre et il lui faut, à regret, quitter Pellevoisin à l’âge de 13 ans. Ses qualités littéraires et artistiques sont grandes et, à l’issue de la classe de troisième, elle est reçue major au concours d’entrée à l’Ecole normale de Châteauroux. Son caractère vif et enjoué, sa beauté, ses dons extraordinaires lui gagnent leurs cœurs de ses camarades de classe. Mais, secrètement, son vœu le plus cher reste celui de devenir artiste. En 1943, à l’âge de 23 ans, elle obtient son exeat : « transfert de poste de l’enseignement à Châtillon-sur-Indre à celui de lectrice du courrier au Ministère de l’Intérieur, rue de Varennes à Paris ».

Elle écrit, dans ses carnets, parlant d’elle-même à la troisième personne : « elle se met en tête de rénover des mises en scène du lyrique (qu’elle trouve démodées), de faire représenter l’Orphée de Gluck à sa façon, ressusciter Lulli puis le Baroque italien, faire créer des opéras-ballets modernes, etc… d’une naïveté ! ». Après la Libération, l’horizon s’éclaire. Comme le souligne Andrée Aujeu, « en 1951, le public parisien va enfin la connaître et le reconnaître ». Elle monte de A à Z L’Orphée de Gluck pour le Théatre des Champs-Elysées en tant que principale interprète mais aussi comme conceptrice des affiches et des costumes et c’est un triomphe.

A partir de là, sa carrière devient extrêmement dense. Après son installation à Cagnes-sur-mer où elle donne des cours de chant, elle s’implique pendant plus de dix ans dans une autre « production » qui lui tient à cœur, mais qu’elle n’arrive pas à terminer « faute de santé, de vitalité surtout », dit-elle dans ses carnets. Elle décède à l’hôpital de Grasse en avril 2004.

Retour en haut